Les algériens de confession musulmane n'y étaient pas conviés, et cela peut facilement se comprendre, pourtant dans cet hôpital bon nombre d'entre eux y étaient soignés, notamment des personnes âgées, des handicapés, et certainement quelques blessés fellaghas dont l'anonymat et la discrétion leur était garantie.
La fameuse piéce s'appelait " les santons de Provence" c'était l'adaptation fantaiste d'une pastorale dont Weber avait imaginé une partie des dialogues . Il avait eu l'intelligence de créer cette pièce qui, compte tenu de l'endroit soit visible par tous et toutes les personnes qui travaillaient dans ce milieu Chrétien.
Nous avions à notre disposition une grande salle qui habituellement devait servir de stockage de matériel ou de denrées non périssables , et aussi de spectacles car il y avait une scène et un rideau. Les rôles furent distribués. Pour la plupart les ex malades étaient des santons , sans rien demander j'obtins le rôle du "Fada" , une mini chorale de bonnes soeurs assureraient les chants de Noël. Les répétitions occupaient notre temps pendant les soirées de décembre et je voyais pas le temps passer.
L'ultime répétitions générale confirma que peu d'entre nous avaient des talents de comédien, pourtant un décor de guarigues et une magnifique crêche auraient dû nous inspirer. Weber qui s'énervait nous disait que nous allions à un désastre demain soir. Vers minuit aprés quelques réglages cela s'améliora un peu, mais on devait peaufiner un peu demain matin.
Finalement la représentation eu lieu comme prévu vers huit heures du soir.