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21 janvier 2009 3 21 /01 /janvier /2009 22:09
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20 janvier 2009 2 20 /01 /janvier /2009 23:55

Je terminais mon parcours jusqu'à la porte de sortie comme dans un rêve, apercevant au dernier moment Camille, et sa soeur Madeleine qui n'aurait manqué pour rien au monde le retour de l'enfant prodigue.
Après les effusions bien naturelles des retrouvailles devant la grande porte , nous traversâmes le hall jusqu'à la sortie et laissant les deux femmes descendre les deux marches et avancer vers la " Dauphine" du garagiste affrétée pour l'occasion, je m'arrêtai quelques secondes en haut des marches pour savourer cet instant  marquant pour moi le départ d'une vie nouvelle.
Pendant les derniers mois, bien que j'ai eu largement eu le temps de réfléchir, je n'avais pas encore d'objectif précis. Je savais que je ne retrouverais pas mon ancien patron qui avait déposé le bilan. Je n'avais pas de projet établi, mais une envie féroce de réussir comme on disait. J'avais un métier, et j'étais courageux. Camille était une travailleuse forcenée, que l'allais épouser bientôt et la sortir de ce travail épuisant qu'elle faisait depuis plus de six ans pour un salaire de misère.
Camille et moi n'avions rien, sauf une bonne santé, mais ce dont nous étions sûrs c'est qu'on voulait s'en sortir, on ne voulait pas vivre la vie de paria de mes parents, qui s'étaient échinés en fermage sur des terres stériles,et continuaient à trimer pour gagner juste de quoi manger, pas plus que la mère de Camille qui s'usait la santé comme journalière en faisant des lessives et le travaux des champs dans les fermes pour des salaires ridicules. Donc le temps de me remettre dans le bain, et on allait foncer sans trop réfléchir, fonder une famille, vivre notre vie. Nous n'avions pas envie d'être riches , mais nous étions certains que notre courage , notre honneteté, nous permettrait d'accéder à une vie normale, en travaillant peut-être un peu plus que d'autres, mais pas pour rien.

 

                                                                FIN
Tous droits de reproduction réservés  ( Etampes le 23 janvier 2009)
                                                   terminé Janvier 2009

 

 

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20 janvier 2009 2 20 /01 /janvier /2009 23:31
Je ne pus lui répondre que ce que nous avions vu et entendu surtout en gare d'Alger, il y avait quarante huit heures, il continua.
ils est dans la région de Tlemcen, pas trés loin de la frontière marocaine. Il ne se plaint pas mais je le connais , même s'il en bavait il ne nous le dirait pas. Enfin, vous comprenez, avec ma femme on se fait du soucis.
Tout en ne lui cachant pas la vérité, et notre avis sur ce conflit que nos hommes politiques, ne voulaient pas appeler Guerre, nous essayâmes de calmer un peu son inquiétude, et répondîmes à ses questions aussi justement que possible.. Ensuite il nous dit que son fils en avait encore pour six mois, et après nos remerciements mutuels, il s'en fut avec une petite larme à l'oeil. L'estomac un peu encombré nous incita à prendre un petit cognac pour la digestion et on gagna les quais où de nombreux soldats  attendaient assis pour la plupart sur leur paquetage ou leur valisette.
Le train n'était pas trop encombré, et dans un compartiment, assis,face on put bavarder avec Marcel et tirer des plans sur notre future vie de civil.
- Poitiers! Poitiers! Trois minutes d'arrêt, les voyageurs, pour Tours, Paris en voiture s'il vous plaît!
En entendant le haut parleur de la gare, je saluai mon copain de voyage, et j'arrivai à la portière du wagon un peu ému.et jetai mon barda sur le quai.. J'étais à l'avant du train et commençais à me diriger vers la sortie avec mon lourd paquetage sur le dos. Un peu de brume adoucissait la lumière crue des lampadaires et un petit vent d'ouest me fit arrêter pour fermer mon blouson.
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20 janvier 2009 2 20 /01 /janvier /2009 23:00

L'entrecôte arriva, fumante, odorante, énorme on ne voyait plus l'assiette, le nappage de la sauce était somptueux. Un autre serveur apporta un plat débordant de frites blondes, avec un saladier de salade frisée du plus bel effet.
Je dois dire que tout les deux nous appréciâmes ce repas , qui fut le meilleur depuis longtemps et aussi le premier de notre nouvelle vie civile, bien que nous fussions encore habillés en militaire. Je n'avais jamais mangé une viande aussi tendre, saignante et savoureuse à souhaits. La sauce parfumée, légère et assaisonnée à point complétait cette assiette confectionnée sûrement par un vrai chef de cuisine . Après les délicieuses frites, point n'était besoin de fromage. Mais une large part de tarte aux pommes  et un bon café terminèrent de repas que nous avions trouvé fabuleux.
Au moment du café, le patron vint nous voir, comme promis, C'était un homme d'une cinquantaine d'années légèrement bedonnant, mais un regard franc et  direct, pas très grand et un sourire presque permanent. Il me fit penser à l' acteur de cinéma Fernand Sardou, mais avec un type un peu espagnol.
- Bonsoir messieurs! alors ça vous a plu? Si j'ai bien compris c'est la quille!  Contents de rentrer hein!
Nous ne pouvions qu'acquiescer à ces trois questions la quatrième arriva aussitôt.
- Alors comment ça se passe là bas, ça va mal à Alger, ce soir aux informations ils nous disent  pas tout, mais je vois des anglais ici, et leurs journaux à eux en disent beaucoup plus , mais même en faisant la moyenne des deux ça n'a pas l'air de rigoler, et personne n'ose prédire de ce qui va se passer, mais il y aurait déjà plusieurs morts  parait-il.


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20 janvier 2009 2 20 /01 /janvier /2009 00:08
La quille du libérable

Quille_bidasse_bigouden Encore un objet qui marque toute une époque !!!
Je viens de trouver cette "Quille de libérable" sur une brocante; j'imagine toute l'attention dont il a été porteur quand son propriétaire l'a confectionné ?
Quand le soldat appelé sous les drapeaux approchait le terme de son service militaire... vers les cent derniers jours, il fêtait le "père cent"... à savoir sa libération prochaine et son retour à la vie civile.

Cette fête était souvent l'occasion de marquer entre camarades, leur espérance d'un retour prochain vers leurs proches et les lieux aimés de leur enfance: chants, alcool, promenades bruyantes dans les rues, visites dans les cafés,... tels étaient habituellement les marques de cette fête du "père cent".

Quille_bidasse_bigouden_detail Les derniers jours sous les drapeaux étaient souvent consacrés à la confection de la quille qui symbolise la "fin du service militaire".

Chaque militaire essayait de la personnaliser en fonction de son arme, de son régiment mais aussi de son origine régionale et de sa créativité. Certaines étaient affublées de toutes sortes de symboles: insignes, fourragères, clous dorés, devises, numéro de la classe d'incorporation, muméro de la dernière unité, .... symboles grivois éventuellement...
Le nom du libérable y figurait également.

Le dernier jour quand le soldat rentrait chez lui, il portait généralement cette quille autour du cou et c'est ainsi que nous les croisions, dans les allées du train pour leur dernier voyage de retour.

Carte_pere_cent_aujus Cette quille restait le symbole des mois voire des années

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19 janvier 2009 1 19 /01 /janvier /2009 23:23
- Si on a le temps je me taperais bien une entrecôte marchand de vin au buffet de la gare , c'est une specialité de ce buffet, tu viens avec moi il me reste un peu d'argent.
Je mourrais de faim, le casse croûte que j'avais mangé à la gare Saint Charles à Marseille avais fondu depuis longtemps et j'approuvais de bon coeur cette idée et répondit.
- Plutôt deux fois qu'une, je crève de faim, mais j'ai aussi de quoi payer.
Le train pour Paris partait vers neuf heure quarante , ce qui nous laissait deux bonnes heures de répit. Je téléphonais au café  Médéric à Saint Jouin pour leur dire de prévenir Camille que je serais à Poitiers vers Minuit.
Déjà en entrant dans le restaurant des effluves de cuisine nous chatouillèrent les narines, aiguisant un peu plus notre faim. Il y avait peu de monde à table et une des nombreuses tables libres nous accueilli et quand nous fûmes assis une jeune dame se pointa avec sa carte. Avant qu'elle ne reparte mon copain Marcel lui dit.
- Je connais la maison de réputation, nous voulons deux entrecôtes pour des gars qui viennent de bouffer des boites de rations pendant 27 mois , et avec des frites comme s'il en pleuvait.
- Bien messieurs! Je vais dire ça au chef, je vous promet que vous ne serrez pas déçus.
La serveuse partait déjà et Marcel la rappela.
- Ah! s'il vous plaît, l'entrecôte, vous apportez aussi une bouteille de côtes de Bourg pour la faire descendre.
Elle ne tarda pas à revenir avec sa bouteille qu'elle déboucha devant nous et nous faisant goûter nous annonça.
- Vous avez de la chance, la bouteille, le patron vous l'offre , il va venir vous voir tout à l'heure.
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19 janvier 2009 1 19 /01 /janvier /2009 22:54

Aussi, depuis une semaine c'était le révolution dans la ville , plusieurs barricades avaient été dressées , face à l'armée et au CRS ( à l'époque "garde mobile") . C'est ce que m'expliqua un gars qui avait l'air au courant de tout cela, mais je n'ai jamais trop compris pourquoi on voulait mettre Lagaillarde au poteau, ce n'était qu'un pion de plus qu'on avait poussé là récemment et qui n'était nullement responsable de ces évènements.
Bref! le train s'arrêta , mais l'émeute verbale continua de plus belle pendant encore de nombreuses minutes, faisant arriver et aligner sur le quai un détachement de légionnaires l'arme à la bretelle . Le tapage diminua enfin progressivement et je discernais vaguement un haut parleur qui, a plusieurs reprises, annonçai notre arrivée en gare d'Alger et demandais aux militaires de monter dans les camions devant la sortie de la gare pour être conduits au port, pour embarquer aussitôt sur le " Ville de Marseille". La distance entre la gare étant trés courte,elle  fut rapidement couverte et nous embarquâmes sur ce gros bateau à la tombée de la nuit.

La traversée que j'avais déjà pratiqué par tous les temps , fut des plus calmes et je posai les pieds sur les quais du port de Marseille le 5 Février 1960 aux environ de 10 heures du matin. Un train pour Bordeaux était prévu au départ à 11H.30 et je n'avais pas envie de le rater. J'arrivai en gare de Bordeaux Saint Jean sur le coup de sept heures du soir. J'avais dormi une partie du trajet et un collègue de compartiment aussi, mais nous étions réveillés depuis Marmande  et avions eu le temps de faire connaissance. C'étais un gars de Tours et on devait continuer notre voyage jusqu'à Poitiers, c'est là que je devait descendre, puis nous acheminant vers la sortie il dit.


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19 janvier 2009 1 19 /01 /janvier /2009 12:33
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18 janvier 2009 7 18 /01 /janvier /2009 21:52

Il y avait aussi des ralentissements dûs au mauvais état de la voie ferrée, puis le temps des longs arrêts, un changement de loco, de rajouter quelques wagons etc.;si bien que ce train qui comptait une dizaine de voitures à Duperré en accumulait plus de quinze à l'arrivée.
Au fur et a mesure que nous approchions d'Alger, de nombreuses vitres avaient été baissées, et je commençais à entendre quelques morceaux de chansons paillardes et de corps de garde, de plus en plus audibles , ce qui était normal compte tenu du ralentissement du train, puis quelques couplets racistes envers nos ennemis.

Mais progressivement les refrains ne furent plus qu'un murmure, rapidement couverts par des slogans tout d'abord incompréhensibles , mais dans un train de sûrement près d'un milliers de jeunes hommes, rentrant dans Alger à petite vitesse, je ne tardais pas à comprendre les paroles, scandées de plus en plus fort, et sans trop savoir pourquoi, histoire de faire comme les autres, je m'entendis répéter .
- Lagaillarde au poteau! Lagaillarde au poteau! C'était terrible on entendait que cela en entrant dans la gare devant des civils médusés attendant un train de banlieue, et des soldats en faction, imperturbables.Je dis tout haut à mon voisin.
Putain! ce bordel! Si ça continue ils sont foutus de nous faire repartir dans l'autre sens.
Pour la petite histoire,  Pierre Lagaillarde venait d'être nommé et parachuté à Alger comme délégué général du gouvernement, surtout pour tenter de calmer les émeutiers et manifestants qui n'avaient pas aimé du tout les propos de De Gaulle , prônant l'autodétermination de l'Algérie ( alors qu'il avait harangué la ville un an et demi plutôt avec le fameux " Algérie Française").

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18 janvier 2009 7 18 /01 /janvier /2009 21:27
Je restai abasourdi et sans voix, mesurant ma chance d'être encore là, mais je me dis que je ne serais tranquille que quand j'aurais retrouvé, notre bonne terre de France, car selon l'avis de certains il ne vaudrait mieux pas être là quand il faudrait dégager d'ici, ce qui était inéluctable. Le souvenir de Dien Bien Phu et la chute de Saïgon était encore bien présent chez certains engagés.
Cela faisait presque une heure que nous attendions en discutant, quand un sous officier et un brigadier sortirent d'un bureau avec un paquet de documents dans une petite caisse en bois. Le sous-officier commença à nous remettre à chacun notre livret militaire auquel était joint un document pathétique parlant de notre retour dans nos foyer<; Deux autres hommes de troupe passèrent dans les rangs pour nous distribuer une Ration de combat pour le voyage.
L'Inévitable camion GMC nous conduisit à la gare de Duperré et après une demi heure d'attente nous embarquâmes dans encore un train à soldats. Ce convoi venait d'Oran et était déjà bien pourvu en bidasses, hilares pour la plupart et ils semblait aussi que certains n'avait pas bu que du café depuis le matin et entonnaient de ci delà des embryons de chansons paillardes.
Enfin après sept heures de train pour faire deux cent kilomètres, je commençais à trouver le temps un peu long, quand le tortillard aborda Maison Carrée pour un ultime arrêt avant l'arrivée. Il faut savoir que nous étions partis avec une heure de retard, ensuite de nombreux libérables et permissionnaires embarquaient à chaque escale, soit Affreville, Miliana, Blida, Boufarik, plus quelques stations entre les grandes agglomérations.
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