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14 mai 2008 3 14 /05 /mai /2008 21:51

On y accédait par un escalier imposant d'une dizaine de marches, a l'intérieur sur un plancher de bois une trentaine de table de bureau en formica et chaises pareilles, étaient disposées sur trois rangées. . Sur chaque table une machine à écrire de marque Japy ou Olivetti et une méthode de dactylographie grosse comme un bottin nous attendaient. Sur le fond de la salle une estrade de quatre ou cinq mètres carrés où trônait un banal bureau devant lequel un moniteur était assis. Il paraissait totalement blasé, et nous regardait d'un air désabusé. Sur le mur en hauteur derrière lui au dessus de sa tête était dessiné un grand clavier avec l'emplacement de chaque doigt et deux ou trois lignes en dessous en gros caractères expliquaient l'utilité de certaines touches. Entre quelqu'un comme moi qui n'avait que rarement vu une machine à écire, et mon voisin qui était clerc de notaire dans le civil, un monde nous séparait, je ne tardais pas à être complètement découragé. Pour corser le système au dessus de notre clavier un cache amovible nous empêchait de voir le clavier et signes divers mais je trichais abondamment.
La méthode consistait au début à remplir des pages entières de lettres et groupes de  signes et d'espacements à savoir: une page de ab une autre de ac pui ad etc.. cela continuait par ba,  bb, bc, etc.. ce qui permettait de s'habituer au clavier et bien sur notre alphabet devenait lentement azert, yuiop, qsdfg etc.. 
J'avais quand même un mal fou à m'en sortir, à tel point que mon voisin en moins de deux semaines,et en lisant un gros bouquin la moitié du temps, avait tapé toute sa méthode, et moi j'en étais à peine au tiers. Il me donnait pourtant des conseils et m'encourageais. Je terminais mes journées complètement vidé, lessivé,pire que si j'avais empilé des parpaings pendant 10 heures d'affiliée .

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14 mai 2008 3 14 /05 /mai /2008 18:34









                                                      Beni-Messous 
                                                
                                                           Beni ouioui! ouioui!


Notre " résidence" à Beni-Messous n'avait rien à voir avec le centre d'hussein Dey. J'en franchis le portail le jeudi deux Janvier 1958. Les rares choses qui faisaient penser qu'on entrait dans une caserne c'était l'inévitable sentinelle et le mat des couleurs qui se trouvait au bout d'un espace goudronné devant l'entrée.Situé sur les hauteurs à l'ouest d'Alger prés d'el biar. De là on apercevait la mer au delà de la pente de la colline où s'étageait des bâtiments et des maisons blanches que l'on devinait à travers les bosquets de mimosas de tamaris et de pins maritimes. Nous fumes installés dans un dortoir en préfabriqué moderne. Le réfectoire pareil. Notre salles de cours où je pénétrais le vendedi matin pour la première fois, était un baraquement métallique récent, en forme de tonneau aplati                                                                                                                 
                                           ALGER vue de Beni Messous                         

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14 mai 2008 3 14 /05 /mai /2008 17:00

Il est vrai que tout cela me faisait réfléchir, pourquoi une telle indulgence à mon égard? pourquoi j'avais été préservé du pire? comment se faisait-il que je me retrouve a un poste réputé de planqué. A force de ressasser ces questions, j'entrevis quelques raisons:
 -)Lors des tests, pendant mes trois jours à Limoges, à la visite médicale  on s'était aperçu que j'étais légèrement daltonien.
2) L'officier de marine que j'avais rencontré un jour au poste de garde, avait fait le nécessaire auprès des autorités avant de me voir ,et n'avait pas voulu se rétracter ensuite.
3) J'étais bon en français et lors des fameux trois jours j'avais aussi fait une dictée où j'étais à peu près sûr d'avoir fait zéro faute. Tout cela avait-il joué en ma faveur? Je n'étais pas capable d'y répondre. Je ne pouvais pas non plus écarter le hasard mais là aussi j'y croyais encore moins.
Tout cela était assez paradoxal , mais je n'allais pas me plaindre. Je venais de passer deux mois à 30 centimes par jours, quelques paquets de cigarettes, ce qui n'était pas trop réjouissant, mais pour la suite j'étais certain d'avoir évité le pire.



                                                     ooooOooo
                                             

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13 mai 2008 2 13 /05 /mai /2008 21:52

De plus, je n'étais pas assez motivé pour venger qui que ce soit à ce moment là ( je n'avais pas côtoyé la guerre) et  aussi je n'étais préparé pour tirer sur des gars, aussi sauvages soient-ils, qui à ce moment là ne m'avaient rien fait , et aussi je pensais qu'ils défendaient une cause qui me paraissait juste.
Pourtant au centre d'instruction, ce n'était pas que nos supérieurs ne fassent pas tout pour nous conditionner à haïr ces gens là en général d'abord en leur attribuant des noms comme : terroriste, fellouses ( fellagas) bougnouls, bicots etc... , classant tous les habitants, dits arabes, de ce pays comme des attardés des barbares. Il faut imaginer après cela l'état d'esprit de la plupart d'entre nous qui, après avoir lu dans la presse, depuis plusieurs années ou entendu à la radio les échos d'une guerre inavouées, avoir côtoyé ou vu des gens en métropole, dont le voisin , ou le fils avait été tué ou blessé, il n'était pas surprenant que des esprits un peu guerriers aient envie d'en découdre. Il y avait aussi des informations qui circulaient sur des actes de barbarie de la part des rebelles lors d'embuscades meurtrières perpétrées dans les gorges de Palestro ou d'ailleurs, souvent amplifiées par la rumeur, ainsi que d'autres assassinats ou exactions où des appelés se faisaient égorger ou couper les "roubignols " comme des gorets. Tout cela faisait monter des velléités vengeresses que des unités de légionnaires et de paras entretenait en semant aussi la terreur ou la mort lors d'opérations de ratissage ou de représailles dans les douars des Aurés ou de Kabylie . Bref! Tout cela ne me plaisait nullement et je n'étais pas fâché de pouvoir y échapper.

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13 mai 2008 2 13 /05 /mai /2008 21:24

Quand ce fut terminé, j'étais à peu prés sûr d'avoir fait zéro faute. Il est vrai que grâce à mon instituteur à l'école primaire et un excellent professeur de Français au collège technique, ainsi qu'une bonne mémoire, j'étais plutôt bon en français , c'est pourquoi ce soir là je dormis tranquille.
Enfin le vingt huit décembre on nous annonça que le deux janvier 1958, je serais conduit avec vingt neuf autres au centre de formation des secrétaires dactylos à Beni-Messous pour un stage de deux mois.
Ce premier janvier cinquante huit fut fêté comme Noël et là, heureux de ma nouvelle affectation, je laissais aller, et grace au colis de Camille et aussi comme à Noël d'associations diverses, j'abusais un peu d'une demi bouteille de cognac, et j'en récoltais n beau mal de crane que l'aspirine eu du mal à dissiper le lendemain.
J'eus le temps le lendemain de songer à ce qui m'arrivais. Ho! J'aurais préféré et de loin de pouvoir rentrer au bercail et vivre ma vie avec Camille, mais plus je me rapprochais de mon départ pour ce stage, plus je me disais que j'avais échappé au pire. Tout d'abord j'apprendrai quelque chose d'interessant, ensuite j'avais des chances de rester sur Alger ou dans un bureau, en tous cas d'augmenter mes chances de ne pas me faire tirer dessus. Je ne pense pas que j'étais plus trouillard que la plupart d'entre nous, mais j'ai aussi connu des téméraires qui quand ils avaient eu un vrai baptême du feu comme ils le souhaitaient n'avaient plus envie d'une confirmation.

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13 mai 2008 2 13 /05 /mai /2008 20:42

 Il est super! dommage ç'est une fleur ephémère!
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13 mai 2008 2 13 /05 /mai /2008 20:38
 Une boule de neige
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13 mai 2008 2 13 /05 /mai /2008 18:24
Iris  jaune                                                                                                      Iris mauve


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11 mai 2008 7 11 /05 /mai /2008 16:37

Quand j'entrai dans notre tente, cela discutait fort, plusieurs de mes camarades de chambrée versés dans les troupes à pied ou a cheval essayaient d'imaginer une chute en des endroits les plus tranquilles de l'Algérie, ou dans tel ou tel régiment de Spahis, de hussard ou de dragons . Leur étonnement devant mon incroyable chance , tourna en une hostilité mesurée d'abord, mais rapidement plus réaliste en me traitant de pistonné, de planqué etc.. Je tentais bien de leur expliquer que je ne connaissais personne ni dans l'armée ni ailleurs, mais bien évidemment tous ne furent pas convaincus.
Le lendemain matin à neuf heure on nous fit entrer dans une grande salle qui ressemblait en beaucoup plus grand, à une salle de classe avec six rangées de douze tables montées sur des pieds tubulaires, espacées d'allées bien larges, où circulait l'air sévère un sous-officier dans chacune d'elles. Un officier et un autre sous officier étaient debout sur une mini estrade sur laquelle était installée un bureau fait de deux tréteaux et un plateau en bois, et une chaise en formica identique à celles que nous devions occuper. Sur chacune de nos tables un crayon "bic"et une page blanche quadrillée, étaient disposés de la même manière sur chaque pupitre, l'officier annonça la couleur.
- Nous allons faire une dictée, en haut de la page qui est devant vous, vous allez inscrire votre nom, et matricule et la date à droite. Je vais vous lire le texte qui, je vous préviens, n'est pas facile. J'écoutais avec attention et je ne mis pas longtemps à reconnaître la dictée que j'avais eue lors de l'examen du CAP trois ans plutôt, (je me souviens seulement que c'était un texte de M.Pagnol) 

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11 mai 2008 7 11 /05 /mai /2008 15:43

Ils seraient regroupés plus tard, pour ceux qui restaient ici, et pour les autres conduits à leur Unité de formation dans la région d'Alger.
Les spécialités se succédaient , pour certaines cela allait assez vite, mais d'autres étaient interminables comme les troupes à pied et aussi à cheval.
Vers quatre heures de l'après midi nous n'avions toujours pas mangé, mais nous ne restions plus quune centaine dispersés ça et là parmi les grands vides de ceux qui étaient partis. Je me demandais ce qu'ils allaient faire de nous quand le sous-officier annonça./
- Cavaliers, dans une armée il y a des services administratifs et mis à part trente deux hommes qui resteront ici pour être formés comme instructeurs, les autres vous serez secrétaires, dactylos ou comptable. Le sous officier commença l'énumération et quand mon nom arriva, je ne pus exprimer ma joie, mais intérieurement je jubilais. J'aurais embrassé le Major qui avait prononcé mon nom.
J'avais toujours cru qu'en temps de guerre, ce genre d'emploi dans l'armée était réservé à des "pistonnés", des fils à papa ou copain d'un Général, un handicapé léger ou que sais-je, et non pas à moi, un simple maçon "amélioré" un peu naïf mais en pleine santé et ne connaissant personne pour le piston, il devait y avoir un truc! Avant de rejoindre nos guitounes le Major nous dit qu'il fallait que nous soyons devant le bâtiment demain à neuf heures du matin.
Parmi les soixante cavaliers qui rejoignaient les tentes, j'étais tellement absorbé sur ma bonne fortune que je faillis rater l'allée N° 5 .

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